Tuesday, May 14, 2013

Two Rode Together (John Ford, 1961)


 
"Puisque nous avons la chance d'avoir affaire à un des rares cinéates qui méritent vraiment le beau nom de classique, les meilleures raisons d'aimer Ford seront encore les simples; et le fait est qu'elles ne sont pas sensiblement différentes de celles qui faisaient Delluc s'embraser pour Rio Jim, il y a quelque quarante-cinq ans. Ce sont donc des raisons vieilles comme le cinéma lui-même. Mais, dans Les Deux Cavaliers, non seulement il n'y a nulle contrainte, mais Ford nous offre son film le plus débridé, le plus désinvolte, en un mot, le plus libre. Le classicisme y appraît comme ce qu'il est vraiment: la souveraine maîtrise d'un art, le libre épanouissement qui autorise l'abandon des contraintes jadis utiles, et dont il est la suprême conquête. N'ayant plus rien à apprendre, le créateur se livre tout à la joie de sa création, et donne, sur le tard, ses oeuvres les plus surprenantes: les dernière pièces de Corneille, le Second Faust. Ainsi Les Deux Cavaliers sont-ils à La Chevauchée fantastique ce que Suréna est à Polyeucte." - Philip d'Hugues (Cahiers du Cinéma, N.127)

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